CONTEXTE DE LA CREATION DE DIPY

En République démocratique du Congo (RDC), comme dans tous les pays du Bassin du Congo, les Pygmées sont des peuples autochtones dépendant de la forêt. Leur culture et leurs moyens de subsistance sont profondément dépendants des forêts. Les Pygmées restent extrêmement marginalisés au sein de la société congolaise. Ils n'ont ni les moyens ni le pouvoir de participer aux processus de décision, y compris ceux concernant leurs terres. La déforestation, qui entraîne une perte rapide de la biodiversité et des moyens de subsistance, est vécue comme une véritable tragédie, car elle exacerbe leur pauvreté. Presque partout en RDC, les Pygmées sont victimes au mieux de discrimination et d'exclusion, au pire d'une forme d'asservissement qui n'est autre que l'esclavage des Congolais sur les Congolais. Ceci a sérieusement contribué au processus de paupérisation des Pygmées, qui constituent aujourd'hui le segment le plus démuni et le plus pauvre de la population congolaise, elle-même déjà parmi les plus pauvres du monde. La création de DIPY s'inscrit donc dans la dynamique de la lutte pour la reconnaissance et l'émancipation que les Pygmées - premiers habitants de la RDC - mènent avec détermination afin de retrouver leur dignité et de recouvrer leurs droits fondamentaux, longtemps foulés aux pieds par des groupes de non-Pygmées à travers des coutumes rétrogrades et désuètes qui dégradent les Pygmées et les réduisent au rang de sous-hommes. Ces coutumes désuètes promeuvent la théorie absurde de la prétendue supériorité des non-Pygmées sur les Pygmées, légitimant ainsi l'esclavage éhonté des Pygmées pratiqué jusqu'à ce jour. Un état de choses anachronique et totalement inacceptable au 21ème siècle !

L'EXPERTISE PERTINENTE DE DIPY

identification du territoire

Organiser/structurer les communautés pour qu'elles deviennent des interlocuteurs valables, prêts à défendre leurs droits et à participer pleinement et efficacement aux négociations et à toutes les phases (c'est-à-dire l'identification, la conception, la mise en œuvre, le suivi et l'évaluation) des initiatives, programmes, projets et autres activités susceptibles d'avoir un impact sur leur environnement naturel ou culturel local, leurs droits fonciers, leurs moyens de subsistance, etc.

Quelques exemples de cette expérience a) Des comités CBMIS (Community-Based Monitoring and Information System) ont été mis en place dans quatre communautés pygmées (Inongo, Loile, Bolingo et Ikita) dans la province de Mai-Ndombe (ouest de la RDC). b) 5 "Comités Forêts et Développement" (CFD) ont été mis en place dans les provinces du Nord Kivu et de l'Ituri (à l'est et au nord-est de la RDC).